Membership RAPSIM

De la part du conseil d’administration du RSIQ

Le 2 juin 2023, le conseil d’administration du RSIQ a reçu une lettre du RAPSIM annonçant le non-renouvellement de son membership au RSIQ avec comme explication que les discussions n’ont pas permis d’aboutir à une entente satisfaisante concernant les représentations et les positions à défendre au sein du RSIQ. Une annonce publique a été publiée sur la page web du RAPSIM le 5 juin dernier.

Vu l’impact du départ de l’initiative territoriale représentant Montréal, regroupant plus d’une centaine d’organismes communautaires en itinérance, nous ressentons le besoin de réaffirmer l’identité de notre réseau, car nous nous sentons toujours en phase avec celle-ci : celle d’un Réseau solidaire et démocratique composé de regroupements et d’organismes qui lutte chaque jour pour améliorer les conditions de vies des personnes en situation d’itinérance au Québec. Le 30 mai dernier, nous avons adopté en assemblée notre planification stratégique qui met de l’avant trois valeurs qui nous rassemblent et motivent.

La solidarité
Depuis la création du RSIQ jusqu’à aujourd’hui, une des croyances qui guident nos actions est que l’itinérance est une responsabilité collective. Ensemble, nous sommes un vecteur de solidarité et des collaborateurs incontournables pour les autres acteurs en itinérance au Québec.

L’autonomie
L’autonomie de nos membres est essentielle au niveau régional où les groupes et concertations membres doivent être outillés et respectés dans la capacité d’autodétermination des structures répondant à vos besoins. Elle fait aussi partie de l’ADN de notre regroupement et de beaucoup des membres étant issus de l’action communautaire autonome.

L’engagement
Nous avons à cœur la responsabilité de soutenir l’engagement collectif et de travailler avec nos membres pour une vie associative riche. Nous sommes tout autant mobilisés à contribuer à l’établissement des conditions nécessaires à la réalisation de leurs missions.

La permanence et le CA du RSIQ sont proactifs afin de maintenir la capacité du Réseau de représenter toutes les régions du Québec.

Solidairement,

Gabriel Pallotta, président du conseil d’administration du RSIQ

Budget 2023 : Les plus démunis laissés-pour-compte, encore une fois

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Budget 2023 : Les plus démunis laissés-pour-compte, encore une fois

Montréal, le 22 mars 2023 – Afin de prévenir et réduire l’itinérance au Québec, le gouvernement doit intervenir sur le revenu des plus démunis, financer le logement social et augmenter le financement des organismes communautaires. Nos attentes émises lors des consultations prébudgétaires n’ont pas été répondues et nous constatons que le budget ne permettra pas de diminuer la crise actuelle qui pousse de plus en plus de personnes vers la rue au Québec.

Rien pour la lutter contre la pauvreté

La pauvreté dans laquelle trop de Québécois.es sont plongé.es porte atteinte à l’exercice de leurs droits les plus fondamentaux. Nous devons renverser la tendance actuelle qui pousse trop de personnes vers l’itinérance. Pour y arriver, le gouvernement doit prendre ses responsabilités et s’assurer que chaque personne ait accès à un revenu qui permet de combler ses besoins de base minimalement à la hauteur de la mesure du panier de consommation. Hélas, excepté la maigre bonification du crédit d’impôt pour la solidarité de 78$ par année pour une personne seule, le présent exercice ne laisse rien entrevoir quant à un accès à un revenu décent. À cela s’ajoutent 8$ en baisse d’impôt pour les personnes qui vivent avec un revenu de moins de 20 000$. Cette baisse d’impôt favorisant surtout les plus nantis privera l’état de 1,7 milliard $ en revenu par année.

Le logement social balayé du revers de la main

L’annonce du gouvernement de 1500 unités de logement d’ici 6 ans pour le programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) est inquiétante. Tout d’abord, nous sommes loin des 50 000 logements sociaux nécessaires et demandés. Ensuite, de ce nombre, 500 unités sont réservées pour les promoteurs privés sans offrir de garantie pour le logement social pour les 1000 unités restantes. Rien pour diminuer la crise du logement actuel et assurer une diminution du nombre de personnes qui se retrouveront à la rue par manque de logements, par prix trop élevés de ceux-ci ou par éviction. Le financement du secteur privé par le PHAQ renforcit la financiarisation du logement. Phénomène qui est identifié comme un pas de recul pour le droit au logement par la défenseure fédérale du logement.

Financement des organismes communautaires

Le présent budget annonce un rehaussement de l’appui récurrent aux organismes communautaires de 36 millions $ par année. Bien que depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement ait bonifié les investissements dans le programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), nous sommes loin du besoin de 460 millions $ identifié en 2019 par la campagne Engagez-vous pour le communautaire. En itinérance, un montant de 7 millions $ par année pour les cinq prochaines années a été annoncé pour rehausser le nombre de places en refuge d’urgence. Le contexte actuel justifie une telle annonce et nous nous réjouissons que ce montant soit récurrent sur 5 ans. Néanmoins, dans l’esprit de l’approche globale mise de l’avant par la politique nationale de lutte à l’itinérance c’est l’ensemble des secteurs en itinérance qui aurait dû être rehaussé. Il est essentiel que les fonds investis pour prévenir et réduire l’itinérance offrent la flexibilité nécessaire aux communautés pour agir sur ce qu’elles identifient comme prioritaire.

Si le gouvernement a les moyens de réduire ses revenus de 1,7 milliard $ par année par une baisse d’impôt et de mettre de côté 1,5 milliard $ pour les impacts d’une éventuelle récession, ce dernier a les moyens de garantir un niveau de revenu décent pour l’ensemble des Québécois.es., d’augmenter considérablement l’offre en logement social et d’offrir les conditions favorables pour renforcer le filet social.

-30-

Boromir Vallée Dore
Directeur général Réseau Solidarité Itinérance du Québec
(581) 849-8951
dg@rsiq.org

Itinérance et logement: le gouvernement doit consulter les experts

LETTRE D'OPINION

Itinérance et logement: le gouvernement doit consulter les experts

17 mars 2023

Aujourd’hui, les personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être se retrouvent face à un mur pour se sortir de leur précarité. En raison de la crise du logement et du contexte inflationniste actuel, trouver un logement, sain, sécuritaire et à un coût raisonnable est d’une grande complexité. 

Les ressources d’hébergement d’urgence et transitoire débordent puisque les gens y restent plus longtemps que les délais prévus en raison du manque de logements pour assurer leur sortie.

Cette conjoncture se fait ressentir directement dans la rue, le nombre de personnes en situation d’itinérance ne cesse d’augmenter, et ce, partout au Québec.

AccèsLogis

Pendant ce temps, la ministre Duranceau responsable de l’Habitation, nous annonce son désir de mettre fin au programme AccèsLogis alors que depuis 25 ans, en cohérence avec l’approche globale et communautaire en itinérance, il a permis à des milliers de personnes d’accéder à un logement social. Combiné à un accompagnement en soutien communautaire, ce type de logement a fait ses preuves pour sortir de façon durable les personnes de la rue ou empêcher qu’elles s’y retrouvent.

Il est évident qu’AccèsLogis devait être amélioré, c’était d’ailleurs attendu du milieu communautaire depuis plusieurs années, mais avant tout, il aurait dû être financé adéquatement. Le programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) vise à le remplacer, mais celui-ci n’a pas fait ses preuves dans sa première mouture en plus de ne jamais faire la distinction entre le logement social et le logement abordable. D’autre part, il ne reconnait pas les besoins spécifiques des populations en situation de vulnérabilité.

Nouveau programme

Pour dire vrai, nous constatons que le PHAQ a été créé sans transparence et sans consultation. Si le gouvernement désire créer un programme d’habitation sociale qui répond réellement aux besoins de sa population, pourquoi ne met-il pas à contribution les experts en logement social et communautaire ainsi que ceux œuvrant auprès des populations avec des besoins spécifiques?

Il est inacceptable que le gouvernement abandonne un programme d’habitation au profit d’un nouveau sans avoir démontré son efficacité et sa pertinence auprès des personnes qui sont en situation d’itinérance ou à risque de l’être. En cette période de crise, ces personnes n’ont pas le luxe d’attendre un nouveau programme. Il faut utiliser celui déjà en place pour financer du logement social, et ce, maintenant.

 

Gabriel Pallotta, Président du conseil d’administration du Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec

 

Panel historique

Rencontrez 5 invités  ayant tous.tes une longue expérience dans le domaine de l’itinérance qui se prononcent sur les lieux d’accueil et d’hébergement à haut seuil de tolérance et accueil inconditionnel le temps d’un balado et de capsules vidéos.

Le contexte pandémique a accéléré la création de nombreuses initiatives qui visaient à accueillir les personnes en situation d’itinérance qui ne trouvaient aucun endroit pour être hébergées ou simplement accueillies.  Ces endroits se voulaient le moins restrictifs possible et adoptaient des pratiques inclusives de façon à « ne laisser personne dehors » : absence de règlements trop stricts, ouverture à accueillir des personnes en état d’intoxication, tolérance de la consommation à l’intérieur même du refuge, tolérance de la présence d’animaux de compagnie, tolérance plus grande face à des comportements dérangeants, etc.

Lorsqu’il est question de cette façon de faire, certains réfèrent à des lieux à haut seuil de tolérance et même à un accueil inconditionnel afin de ne refuser ou d’exclure le moins de personnes possible. D’ailleurs, il est commun depuis des années pour des organismes œuvrant en itinérance de mettre en place ces pratiques.

Nos intervenants

France Labelle, Directrice générale du Refuge des jeunes à Montréal
Michel St-Gelais, Directeur général à la maison d’Accueil pour sans-abri à Chicoutimi
Geneviève Quinty, Directrice générale Projet Intervention Prostitution Québec
Michel Simard, coaching en développement clinico-organisationnelle en itinérance et accompagnement des équipes d’intervenants.es en itinérance
Marie-Noëlle L’Espérance, Directrice, Prévention, intervention et programmes cliniques

Cet exercice s’intéresse donc à l’historique des réflexions portez en lien avec les pratiques qui favorisent la tolérance et l’inclusion des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être.-

En réponse au contexte pandémique, il y a plusieurs ressources qui ont vu le jour qui avaient pour mandat d’accueillir d’urgence les non accueillis, les exclus. On s’est mis à parler d’accueil inconditionnel, de haut seuil d’acceptabilité. Mais concrètement, que veut-on dire par là? On s’apprête à faire un saut dans le temps, parfois d’un peu plus de 20 ans pour aller explorer quelles réflexions berçaient nos collègues de l’époque en lien avec ces deux thématiques. 

On se questionne beaucoup sur les bonnes pratiques, l’accueil inconditionnel, le savoir-être, nos limites. Ces questionnements-là vont toujours faire partie de nos processus réflexifs. Chose certaine, avoir l’éclairage de personnes qui sont dans le domaine de l’itinérance depuis des décennies va toujours nous aider à cheminer.

Parfois on a l’impression que l’histoire et les revendications dans le domaine de l’itinérance se répètent. On se questionne…comment profiter de notre passé pour tirer notre épingle du jeu dans le futur?

À l’animation : Guylaine Racine, professeure retraitée en travail social
À la réalisation : Boromir Vallée Dore, Guylaine Racine, Alain bernier et Stéphanie Houde
Au montage : Maxime Couillard
L’ensemble du projet a été fait en collaboration avec l’Observatoire des profilages

Les femmes et l’itinérance

9000 fois merci!

Le 12 décembre nous lancions une lettre que tous les citoyens et citoyennes étaient invités à faire parvenir au premier ministre et aux ministres dans laquelle il était demandé d’agir RAPIDEMENT, d’établir MAINTENANT un portrait de situation et de déployer des actions dans toutes les régions du Québec pour que personne ne meure de froid dehors cet hiver. 

La lettre

Cette mobilisation du s’étalant du 12 au 23 décembre a sucité énormément d’intérêt de la part des citoyens : 

  • 9000 courriels ont acheminés au premier ministre et aux ministres
  • 6096 personnes ont rempli le formulaire pour envoyer des lettres
  • 2254 personnes ont envoyé une ou des lettres
Nous avons senti les citoyens et citoyennes, nos partenaires et allié.e.s derrière la cause et des discussions ont eu lieu avec les instances politiques. Nous continuions à travailler pour que personne ne meure de froid au Québec, car l’hiver reviendra chaque année.

Articles : 
Radio-Canada Outaouais
Le Devoir

Merci à tous!

 
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