LETTRE D'OPINION

Itinérance et logement: le gouvernement doit consulter les experts

17 mars 2023

Aujourd’hui, les personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être se retrouvent face à un mur pour se sortir de leur précarité. En raison de la crise du logement et du contexte inflationniste actuel, trouver un logement, sain, sécuritaire et à un coût raisonnable est d’une grande complexité. 

Les ressources d’hébergement d’urgence et transitoire débordent puisque les gens y restent plus longtemps que les délais prévus en raison du manque de logements pour assurer leur sortie.

Cette conjoncture se fait ressentir directement dans la rue, le nombre de personnes en situation d’itinérance ne cesse d’augmenter, et ce, partout au Québec.

AccèsLogis

Pendant ce temps, la ministre Duranceau responsable de l’Habitation, nous annonce son désir de mettre fin au programme AccèsLogis alors que depuis 25 ans, en cohérence avec l’approche globale et communautaire en itinérance, il a permis à des milliers de personnes d’accéder à un logement social. Combiné à un accompagnement en soutien communautaire, ce type de logement a fait ses preuves pour sortir de façon durable les personnes de la rue ou empêcher qu’elles s’y retrouvent.

Il est évident qu’AccèsLogis devait être amélioré, c’était d’ailleurs attendu du milieu communautaire depuis plusieurs années, mais avant tout, il aurait dû être financé adéquatement. Le programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) vise à le remplacer, mais celui-ci n’a pas fait ses preuves dans sa première mouture en plus de ne jamais faire la distinction entre le logement social et le logement abordable. D’autre part, il ne reconnait pas les besoins spécifiques des populations en situation de vulnérabilité.

Nouveau programme

Pour dire vrai, nous constatons que le PHAQ a été créé sans transparence et sans consultation. Si le gouvernement désire créer un programme d’habitation sociale qui répond réellement aux besoins de sa population, pourquoi ne met-il pas à contribution les experts en logement social et communautaire ainsi que ceux œuvrant auprès des populations avec des besoins spécifiques?

Il est inacceptable que le gouvernement abandonne un programme d’habitation au profit d’un nouveau sans avoir démontré son efficacité et sa pertinence auprès des personnes qui sont en situation d’itinérance ou à risque de l’être. En cette période de crise, ces personnes n’ont pas le luxe d’attendre un nouveau programme. Il faut utiliser celui déjà en place pour financer du logement social, et ce, maintenant.

 

Gabriel Pallotta, Président du conseil d’administration du Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec

 

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