Les acteurs du logement communautaire et social dans l’attente d’un financement à la hauteur des besoins

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les acteurs du logement communautaire et social dans l’attente d’un financement à la hauteur des besoins

Montréal, le 23 février 2022 – Alors que les plus récentes données sur le logement locatif publiées par la SCHL démontrent que la situation déjà précaire de milliers de ménages locataires risque de se détériorer, les principaux regroupements communautaires québécois ont de grandes attentes envers le 4ème budget du ministre des Finances, Eric Girard, qui sera finalement déposé le 22 mars.

L’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ), le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH), la Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH), la Fédération des locataires de HLM du Québec (FLHLMQ) et le Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec (RSIQ) s’alarment que la crise du logement qui sévit au Québec met à mal les conditions d’une grande partie de la population québécoise. Avant la pandémie, ce sont plus
de 244 120 ménages locataires québécois qui avaient déjà des besoins impérieux en logement. Les attentes sont immenses pour pouvoir faire face à cette situation alors que la pénurie de logement s’accentue dans plusieurs régions du Québec. Avec un taux général d’inoccupation de la province s’élevant à 2,5%, la rareté de logements locatifs est maintenant
présente partout au Québec. Elle est encore plus intense dans les petites municipalités. La hausse rapide des loyers qui en découle et qui s’ajoute aux autres effets de l’inflation menace les locataires déjà pris à la gorge selon les regroupements.

Pour pouvoir faire face à cette crise du logement, les logements sociaux et communautaires, autant sous forme de coopératives et d’OSBL d’habitation que de logements publics développés par les offices d’habitation sont un maillon essentiel du filet social, affaibli par des années de sous-investissement rappellent les regroupements communautaires. De nombreuses demandes d’investissement en provenance de différents milieux ont été formulées dans le cadre des consultations pré-budgétaires. Bien que la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest ait récemment annoncé la création du Programme d’Habitation Abordable Québec (PHAQ), la manière la plus rapide de répondre à une partie des besoins est de réinvestir dans AccèsLogis selon les organisations communautaires en habitation. De nombreux projets déjà déposés dans ce programme et prêts à être construits, n’attendent que le financement de nouvelles unités. Près de 10 000 logements actuellement en développement pourraient sortir de terre rapidement s’ils avaient un feu vert de la part de Québec. Les acteurs du logement social et communautaire ont d’ailleurs rappelé qu’AccèsLogis est la seule initiative permettant de répondre aux ménages à faibles et modestes revenus, en prévoyant un pourcentage de logements subventionnés et du soutien communautaire, une réalité qui semble jusqu’ici ignorée par le PHAQ.

Les acteurs du logement communautaire ont fait part de leur demande à travers leurs différents mémoires soit financer adéquatement le programme AccèsLogis et la planification d’un minimum de 5000 nouvelles unités pour la prochaine année. Cette nouvelle programmation d’unités doit selon eux être pluriannuelle pour que le développement puisse être planifié à long terme. Ce n’est qu’avec un tel engagement que l’on pourra répondre aux besoins des familles, là où on manque cruellement de logements de plus grande taille, ou encore ceux des personnes aînées à faible ou modeste revenu, qui ne peuvent payer les loyers faramineux exigés par les grandes résidences à profit. Enfin, le milieu municipal, par l’entremise notamment de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), a lui aussi répété l’urgence que le budget 2022 finance adéquatement le logement social et communautaire et maintienne un programme dédié à leur développement. Selon les regroupements communautaires, « il est minuit moins une » pour que les objectifs de développement que les municipalités se sont fixés pour répondre aux besoins des citoyennes et citoyens de leurs territoires puissent être atteints.

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Pour informations et demandes d’entrevue :
Eloïse Houpert, responsable des communications, AGRTQ 
Véronique Laflamme, porte-parole, FRAPRU
Claude Rioux, responsable des communications, RQOH
Nathalie Genois, directrice générale-adjointe, CQCH
Robert Pilon, coordonnateur de la FLHLMQ
Boromir Vallée Dore, Coordonnateur du RSIQ

Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ): Un recul inquiétant dans l’accès au logement pour les personnes en situation d’itinérance

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Programme d'habitation abordable Québec (PHAQ) : un recul inquiétant dans l'accès au logement pour les personnes en situation d'itinérance

Montréal, le 7 février 2022 – Tout porte à croire que l’accès au logement sera plus difficile, voire inaccessible, pour les personnes en situation d’itinérance avec Le nouveau Programme d’habitation abordable Québec. Le PHAQ évacue toute considération des réalités des personnes extrêmement vulnérables, estiment le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec (RSIQ) et le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM).

L’éjection du logement social et communautaire au profit du logement abordable
Avec les balises que l’on connaît actuellement, le PHAQ a tout d’un programme qui positionne le logement comme une marchandise. Le logement abordable semble vouloir remplacer le logement social avec accompagnement communautaire, le type d’hébergement à prôner pour les personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir. Les centaines d’organismes communautaires qui ont déjà développé des projets de logements sociaux savent que c’est bien plus que des logements « pas chers » qu’ils offrent aux personnes : ce sont de réels milieux de vie. Ainsi, le PHAQ met en compétition le milieu communautaire et le marché privé plutôt que de préconiser des partenariats, comme c’est le cas avec AccèsLogis. Pour le milieu communautaire en itinérance, il s’agit d’un recul important dans la possibilité de développer des projets qui répondent aux réalités des personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir.

Loyer abordable, mais pour qui?
Le volet concernant les personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être du programme AccèsLogis soutient les personnes en situation de pauvreté en accordant une aide au loyer (Programme de supplément au loyer). Ceux-ci paient un montant de loyer équivalent à 25% de leur revenu. Le nouveau programme ne prévoit rien de tel pour l’instant. Au contraire, tout le programme est basé sur la notion de loyer abordable. Notons que selon les calculs de la Société d’Habitation du Québec (SHQ), un loyer abordable à Montréal pour un studio est de 700$. Les prestations d’aide sociale sont de 726$ par mois pour une personne seule en 2022. Les personnes qui bénéficient de l’aide sociale pourraient potentiellement ne plus avoir accès à ce programme, les obligeant à choisir entre « se loger » ou « se nourrir ». D’ailleurs, l’aide sociale aide à faciliter le retour à une stabilité résidentielle pour les personnes en situation d’itinérance.

Où est le soutien communautaire?
Pour les personnes en situation d’itinérance qui désirent quitter la rue, un toit n’est pas suffisant. Ce nouveau programme, tout comme le Plan d’action interministériel en itinérance 2021-2026 (PAII), évacue le logement social avec soutien communautaire alors que nous savons que cette combinaison est recommandée formellement par le ministère de la Santé et des Services sociaux comme une pratique d’intervention efficace afin de prévenir et réduire l’itinérance.

En vertu de ces nouvelles informations et de la crise qui se vit présentement dans le milieu de l’itinérance, le RSIQ et le RAPSIM maintiennent le cap et demandent à Québec : 

  1. De lever toute ambiguïté en annonçant dès maintenant la poursuite du programme AccèsLogis et de financer une nouvelle programmation de 10 000 logements sociaux par année, comme le FRAPRU le recommande dans son mémoire prébudgétaire.
  2. Des investissements massifs et rapides en soutien communautaire en logement social (SCLS) et que ceux-ci soient récurrents et permettent le développement et la consolidation en SCLS.

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Boromir Vallée Dore, coordonnateur du RSIQ
581-849-8951
coordination@rsiq.org

Contribution santé : payer pour sa vulnérabilité​

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Contribution santé : payer pour sa vulnérabilité

Québec, 12 janvier 2022 – Pour Le Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec (RSIQ)[1] le gouvernement québécois a annoncé hier son intention d’ériger un mur entre l’accès aux soins de santé et les personnes en situation d’itinérance. Elles fuiront les établissements de santé alors que leur confiance à leur égard est très fragile.

Nous sommons le gouvernement d’éviter toute forme de logique punitive à leur égard et de faire place à une amélioration de l’accès aux soins. Le RSIQ s’opposera fermement à toute mesure venant fragiliser la situation financière, sociale et médicale des personnes en situation d’itinérance.

Dans son dernier plan d’action interministériel en itinérance (novembre 2021), le gouvernement reconnaît que les besoins en terme médical de ces personnes sont nombreux et que le réseau de la santé peine à les rejoindre. Maintenant, il souhaite davantage les en écarter en utilisant une logique coercitive d’amende.

La réalité est telle que certaines personnes en situation d’itinérance n’ont actuellement pas reçu leurs deux doses et que certaines qui les ont n’ont pas de passeport vaccinal. Lorsqu’on s’attarde aux parcours de ces personnes, nous pouvons identifier que :

  • À l’instar de bien des personnes dans notre société, un grand nombre de personnes en situation d’itinérance doivent composer avec une dépendance aux substances psychoactives, des troubles de santé mentale et physique graves, qui dans bien des cas, briment leur contact avec la réalité.
  • Dans un quotidien axé sur la survie, il est parfois rangé au second degré le fait d’aller chercher une protection médicale adéquate.
  • Parmi elles, il y a des personnes ayant subi des traumatismes provenant des institutions publiques qui ont entraîné une méfiance à leur égard.

Cette amende santé annoncée par le gouvernement québécois va davantage complexifier la réalité des personnes en situation d’itinérance. Le contexte pandémique ne justifie pas de s’éloigner de notre Politique nationale de lutte à l’itinérance qui affirme que le respect des droits les plus élémentaires des personnes en situation d’itinérance, notamment d’accès à des soins de santé, ne peut être réduit à une simple question de responsabilité individuelle.

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Renseignements :

Boromir Vallée Dore, coordonnateur du RSIQ
581-849-8951 – coordination@rsiq.org

 

[1] Le RSIQ est composé de 15 tables de concertations régionales en itinérance et totalise plus de 330 organismes communautaires à travers le Québec qui œuvrent à améliorer la qualité de vie des personnes en situation d’itinérance.

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